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La vie et la Mort

Toutes les questions spirituelles demandent à fouiller dans l'essence même de notre vie. Souvent nous oublions que nous sommes mortels et que nos vies ne sont rien que de brefs clignotements d'énergie qui rayonnent de par le cosmos. Nous vivons comme si nous étions de quelque manière, importants - faisant des choses importantes, voulant le respect des autres. Nous sommes tellement absorbés par nos affaires que nous manquons la perspective et nous oublions qui nous sommes. Dans un sens, nous ne sommes simplement qu'une masse d'atomes qui fut crée à l'intérieur de quelque étoile lointaine oubliée quelque part dans les profondeurs des milliards d'univers, des billions d'années auparavant et qui à présent s'est organisée d'une manière spécifique qui nous donne l'habilité de ressentir, de penser et d'agir. Dans l'autre sens, nous sommes quelque chose de beaucoup plus grand que ça, énormément plus grand que la somme de ces divisions.

Quand j'avais huit ans, je vivais dans une ferme dans le Sud-Illinois, très loin du village et de la ville, il y faisait bien sombre la nuit. Une soirée vers la fin de l'été, après avoir été me coucher et que la maison fut silencieuse, je sortis dehors, en quête d'aventure. Dans la nuit sombre sans lune, je décidai de grimper sur la colline voisine. Il n'y avait aucun arbre qui puisse me cacher la vue et ainsi je vis ainsi tout le firmament plein d'étoiles. C'était la première fois, je me souviens que je regardai le ciel emparé d'une stupeur sacrée. Une bande de nuage illuminée par des étoiles couvrait toute la voûte du ciel. A ce moment là, je ressentis l'insignifiance de " mon " être. J'avais déjà entendu parler des étoiles ainsi que de leur grande distance mais je n'en avais jamais eu l'expérience. Par la suite et pendant plusieures nuits, alors que j'étais dans mon lit, je me rappelle, avoir revécu la vue de ces étoiles projetant le point minuscule que j'étais dans les cieux, l'observant disparaître dans la grande étendue de l'espace et du temps. Je ressentais la nature de l'infinité mais aussi que, d'une manière ou d'une autre, j'en faisais partie. Je ne devais apprendre que deux dizaines d'années après, que l'infinité même est au cœur du Bouddhisme. Amitabha, le Bouddha- aspect de la- Lumière Infinie et Amitayus, le Bouddha - aspect du -Temps Infini représentent le centre de la théologie Bouddhique. Ayant eut étant enfant une humble expérience de l'infinité ( le Bouddhisme quelque fois la nomme Nirmanakaya) ce ne fut pas une surprise quant plus tard j'apprenais que tant de pratiques Bouddhistes n'avaient qu'une seule intention, celle d'aider les praticiens à s'identifier à l'infini. Ceci est un pas important envers la réalisation de la Bouddhéité - vers le royaume du Samboghakaya.

Dans la tradition mystique du Chan, nous voyons nos vies en relation à cette infinité - nos vies sont infinies, nos morts sont infinies, nous sommes infinis. La réincarnation, pour un mystique veut dire la " renaissance " de notre substance - énergie - sous d'autres formes. C'est la continuation de la substance infinie de tout ce qui transcende la forme et la fonction - la pure énergie qui donne naissance à toute chose, qui pourtant ne meurt jamais et ne naît jamais. Tandis que les choses de l'univers physique vont et viennent dans un flux constant ( Dharmakaya ) l'énergie créative elle, ne cesse jamais - Lorsque notre corps meurt, les pensées, les souhaits et les désirs meurent également mais l'énergie essentielle qui est le Vrai Soi, tout simplement se transforme complètement dans d'autres domaines d'énergie - soit énergie de masse, énergie de radiation ou autre. En physique, les corollaires s'expriment par la fameuse loi de l'équivalence de la masse -énergie d'Einstein - E=MC2 -- et par la conservation de l'énergie, laquelle énonce que la quantité totale d'énergie qui entre dans un système doit égaler le total de cette quantité d'énergie lorsqu' elle sort de ce système plus le change dans l'énergie contenu dans le système ; C'est à dire que, l'énergie ne peut être ni crée ni détruite.

En mathématiques, ce principe a son origine dans la continuité de la symétrie translative du temps: soit que tous les moments sont identiques. Cela rappelle Chan ? Oui.

Et considérant cela, est-ce étonnant que la Vérité ne puisse manquer de se manifester dans plus d'un domaine de la connaissance ?

Le Facteur Peur

La peur est sans doute l'émotion la plus préjudiciable à notre bien-être psychologique et physique. Nous connaissons tous la peur - la peur de l'échec, la peur du rejet, la peur de la mort, la peur d'être évité soit par un groupe religieux ou social, par des amis ou encore par la famille. Ironiquement, les effets de la peur se manifestent de manière qui souvent augmente notre peur nous limitant la capacité de se faire des amis, de communiquer efficacement et honnêtement avec les autres, d'initier quelque projet et de les mettre en pratique... Lorsque sciemment ou inconsciemment nous sommes consommés par la peur, nous pouvons démontrer de la timidité qui peut être perçue et traduite par d'autres en tant que distance méfiance ou même pharisaïsme ou hypocrisie. Nous pouvons essayer de cacher notre peur en présentant une 'Persona' amicale rien que pour masquer nos insécurités. Nous pouvons exsuder une amitié extrême de manière artificielle ou choisir une 'Persona' différente, lassée avec une apparence de dépression ou de cynisme. Ainsi, selon la 'Persona' que nous choisirons ou--qui nous choisira, dépendra notre recherche d'activités, de connaissance et des amis qui soutiendront, supporteront et construirons cette image artificielle de notre individu.

Les effets physiques de la peur peuvent être aussi sévères que les effets psychologiques. Nous pouvons souffrir de maux de tête, de nervosité, d'insomnie, d'éruption, d'ulcère, de syndrome d'irritation intestinale, de fréquents refroidissements etc. Nous pouvons même développer des rides faciales permanentes provoquées par la tristesse ou la colère ou à cause d'être renfrogné, tout ceci nous donnera une apparence désagréable.

La peur est capable de nous paralyser, de nous empêcher de vivre notre vie, de nous empêcher de nous connaître nous-même. Elle nous empêche également de voir les autres d'une manière compassionnelle parce que nous projetons trop vite nos propres peurs et insécurités sur les autres, voyant les choses que nous n'aimons pas de nous-même en eux qu'il y en aient ou pas. Nous en arrivons à être séparé du monde, isolé et seul.

Comment pouvons-nous surmonter la peur et l'influence terrible qu'elle a sur nous ? Nous devons avoir grand courage - nous devons être préparer à faire des erreurs, à voir l'échec et voir nos vulnérabilités humaines. Nous devons accepter d'être mis dehors de nos groupes d'amis et de famille. Nous devons être préparés à rencontrer notre côté sombre si nous l'avons supprimé ou notre côté lumineux, si c'est celui là que nous avons supprimé. Ce que nous découvrons est que, la souffrance et l'angoisse impliquées dans ces actes courageux sont bien peu comparées à la souffrance et la douleur que nous avons vécu jusqu'alors en ayant permis à la peur de nous contrôler et de nous manipuler.

Le détachement est l'essentiel, le principal que nous devons embrasser afin de surmonter la peur. Nous devons nous désassocier de notre image de nous-même. Avec courage et foi, nous avons tous l'habilité de surmonter cette émotion qui est des plus tenace et destructive. Et ce que nous perdons n'est vraiment rien - ce n'est qu'une peau morte qui n'avait pas de vie de toute façon.

Réinventer Soi-même

Avant de pouvoir entrer dans domaine de l'esprit, nous devons sortir du domaine de soi, c'est à dire de notre ego-soi. Ceci implique rien de moins que de nous réinventer nous-même - créant une nouvelle compréhension de qui nous sommes - une compréhension qui est à part de celle formée par les impressions du soi accumulées durant des années. Souvent ces impressions sont le résultat de nos interactions avec d'autres personnes ou de travail et des devoirs que nous avons exécutés.

Notre image en tant que " réussie " ou " échouée " souvent guide nos sentiments intérieurs et c'est justement ces sentiments là qui créent ou, un sens exalté de soi ou, l'opposé, soit une sous-estime de soi. Dans les deux cas la cause est l'inflation de l'ego. C'est l'ego qui apporte ces images fausses de nous-même; Des images extérieurement créées que nous adoptons parce que nous avons perdu la correspondance avec notre Vrai Soi - la Connaissance de qui nous sommes vraiment.

Se réinventer soi-même veut donc dire se dépouiller des sens émotionnels accumulés de 'qui nous sommes' - nos attitudes envers notre sujet. Cela fait, nous en arrivons naturellement à découvrir notre vraie identité - et c'est une découverte qui apporte la joie de l'émancipation et de la liberté qui à nouveau nous reconstruit tout entier.

Et nous sommes contents.

Et ça, c'est une chose pour laquelle il vaut la peine de travailler, n'est ce pas ? :)